PicRights, Copytrack et vos photos

SEO Inside est éditeur de blogue, et comme de nombreux bloggeurs ou agence de communication, agence web, nous sommes amenés à utiliser des photos pour illustrer nos articles.

C’est normal, c’est plus joli.

Et visiblement certains d’entre-vous ne se sont pas trop posés de questions et ont pris des photos du web, directement. Des petites, même des très petites, en se disant ce n’est pas grave, cette photo est toute petite.

Mais, nous avons noté depuis quelques mois/années pour certains, que certains ont la désagréable surprise de se voir notifier des courriers en provenance de sociétés et cabinets d’avocats, leur réclament le paiement d’une licence d’usage de la photo en question.

[suivez le lien pour en savoir plus sur Internet, l’information et le copyright]

 

Picrights, Copytrack, et le business de la photo sur le web

Pour mettre les choses en perspective, du côté du propriétaire du site internet, la surprise peut être forte. Pour l’exercice de cet article, nous ne mentionnerons que PicRights et Copytrack, mais il existe des dizaines de sociétés et cabinets d’avocats de même nature.

Ces sociétés qui doivent sans doute être toutes automatisées tant la procédure est simple, scannent le web à la recherche de photos. Un client leur soumet une photo, cherchant la protection de ses droits d’auteur. Le système de la société va alors scanner le web avec des robots pour chercher à retrouver cette photo sur le web.

Si la société trouve un site qui utilise cette photo, alors elle envoie automatiquement un email, ou un courrier au propriétaire du site.

Comment retrouve-t-elle le propriétaire du site ? Avec les informations du WHOIS attachées au nom de domaine. (A tout nom de domaine est rattachée l’identité du propriétaire, y compris le nom de la société son adresse, l’adresse email)

Exemple de recherche WHOIS auprès de l’AFNIC pour SEO INSIDE

whois seo inside

 

Vous recevez un email ou un courrier de PicRights / Copytrack

Bonjour Monsieur, vous devez payer 850 euros, ou 1000 euros, parce que vous utilisez une image sur votre site, qui ne vous appartient pas. Il se trouve que cette photo appartient à l’agence AFP, ou à l’agence AP, généralement une grosse agence de presse. Parfois un photographe professionnel, ou parfois encore un photographe du dimanche.

Le montant est prédéfini. Vous n’avez pas le choix.

Le courrier s’accompagne généralement d’une copie d’écran de votre site avec la photo incriminée.

Et l’on vous prévient que si vous ne payez pas dans les deux semaines, alors le montant va augmenter.

 

Injonction de payer

Quoi que l’on pense du bienfondé du concept de droit d’auteur, on peut légitimement estimer que la démarche est plutôt très agressive.

Généralement vous recevez un e-mail, puis un autre, puis un courrier normal en lettre simple, puis encore un email.

Au fil des communications, on vous prévient que le montant à payer sera plus important.

Vous devez payer, sinon, gare à vous.

 

Alors, faut-il payer ou non ?

La première chose à savoir, au vues des expériences trouvées sur le net, est que les personnes qui décident de ne pas payer reçoivent également d’un cabinet d’avocat français.

Autant PicsRight et Copytrack sont à l’étranger, donc certains pourraient se dire c’est loin, pas de soucis… mais c’est un fait exprès de faire intervenir un cabinet d’avocats national, pour se rapprocher de vous.

Alors, faut-il payer ou pas ?

Voici un rappel sur le droit d’auteur

 

La législation française sur le droit d’auteur

Le droit d’auteur est en réalité un cadre juridique qui permet à toute personne de protéger ses créations intellectuelles : chansons, rédactions… et donc photographies. C’est l’Article L112-2 du Code de la Propriété Intellectuelle, à l’alinéa 9 qui protège les photographies.

 

La protection des photographes

Toutes les photos ne sont protégées par ce droit d’auteur. Pour être protégées, elles doivent répondre à deux conditions : La photographie doit être originale et formatée

Ainsi, la photo d’un radar automatique ou d’une caméra de surveillance n’apporte pas de droit d’auteur.

Mais, une photo de la Tour Eiffel sous un certain angle est protégeable. Notez bien que la photo n’a pas besoin superbe, ni même réussie pour être protégeable.

Une véritable question que l’on peut poser lorsque la photographie met en scène des personnes. La photo est-elle protégeable si les personnes en scène n’ont pas donné leur consentement explicite ? Cela pourrait être le cas d’une photo de terrasse de café parisien qui serait une photo volée de deux amants. Peut-on réclamer un droit d’auteur sur cette photo si les deux personnes qui figurent sur cette photo n’ont pas donné leur consentement ?

Cela parait compliqué.

Pour ceux qui auraient « les amoureux de l’Hôtel de Ville» de Robert Doisneau en tête, il est à rappeler que les deux personnages étaient des acteurs spécialement mandatés pour faire ces clichés.

La protection de la photographie n’est pas automatique, mais elle sera reconnue s’il y a un minimum de créativité avérée par la technique, le cadrage, la lumière…

 

Des photographies si facilement disponibles

Avec le développement de l’internet est venu le développement des plateformes généralistes et spécialisées mises à la disposition de tous pour mettre en avant nos photographies.

Il y a eu Flickr, Panoramio, Pixels, puis 500px, mais aussi Pixabay, Pexels, Unsplash… il existe des centaines de plateformes pour diffuser ses photos.

Sans compter les outils à l’époque de Yahoo, aujourd’hui de Google ou encore Apple, et Amazon pour stocker, et diffuser vos photos. Savez-vous que Google peut même indexer vos photos qui sont sur stockées sur Google Photos ?

Il est donc logique que des milliers, voir des dizaines de milliers de photographes amateurs et professionnels se soient mis en avant sur ces plateformes.

Les plus talentueux vendent leurs images sur Getty et sa myriade de sociétés référentes, comme istock.

Il n’est donc pas étonnant que des milliers de photos soient « volées » par la même occasion, pour illustrer un article, un catalogue de voyage, etc.

 

Peut-on utiliser librement les photographies qui sont sur internet ?

C’est LA question…

De manière générale, vous devriez assumer que toute photographie sur internet est protégée. Donc si vous souhaitez l’utiliser, contactez l’auteur de l’image et demandez-lui expressément si vous pouvez l’utiliser.

 

La licence creative commons

Un conseil, gardez une trace écrite…

Si vous utilisez malgré tout une photographie sans avoir demandé l’autorisation, vous vous exposer à ce que l’auteur vienne vous demandez réparation. En effet, tout acte de reproduction ou de représentation d’une œuvre photographique qui n’a pas été autorisé par l’auteur sera appréhendé comme un acte de contrefaçon, susceptible de sanctions civiles et pénales.

Toute photo bénéficiant du régime du droit d’auteur, et donc sa reproduction, diffusion, ou encore modification doit avoir été autorisée préalablement par l’auteur.

Cette autorisation fait l’objet d’une licence ou une cession de droits patrimoniaux, exclusive ou non exclusive, payante ou gratuite.

Mais certains auteurs vont mettre à disposition leurs photographies avec une licence libre – libre de droit – que l’on appelle creative commons en anglais). Pour en savoir plus sur cette licence, allez sur le site Creative Commons.

 

Comment identifier les photos que l’on peut utiliser librement ?

Ces photos libres de droit sont généralement identifiées par la mention « creative commons ». Malgré l’utilisation libre, l’auteur de la photo peut néanmoins imposer de faire mention de son nom ou interdire son utilisation commerciale ou sa modification.

En réalité, énormément de photos sont diffusées sous cette licence libre. Par exemple sur Wikipedia, mais aussi sur Pixabay, Pexels ou encore Unsplash.

 

Le business de la photo et du droit et la malhonnêteté

OK, le titre est tendancieux.

Si le droit d’auteur ne souffre d’aucune équivoque, la pratique « automatisée » du droit elle, relève parfois de la tentative d’extorsion.

 

Un exemple – Copytrack, comment ça marche

Copytrack, comme toutes les autres sociétés automatisées, vont scanner le web pour retrouver vos photos, regarder le whois et envoyer un mail automatique (ou courrier) au propriétaire du site de se justifier de la possession d’une licence d’utilisation de la photo trouvée.

A défaut, il vous est demandé dans le même courrier de payer un montant forfétaire, généralement autour de 700 à 1000 euros.

Avec la technologie, il est devenu très facile de scanner le web, d’identifier des photos. Les robots de Google le font tous les jours sur des centaines de milliers de sites.

Pour le photographe la démarche est simple:

Etape 1 – uploadez votre image dans le système

copytrack

Etape 2 – Le système va alors aller scanner le web pour rechercher votre image.

Le site se targue d’une rapidité d’exécution et surtout de pouvoir poursuivre les voleurs dans 80 pays.

copytrack

Etape 3 – récupérer l’argent

copytrack

Et puis il n’y plus qu’à se détendre et ramasser l’argent… L’image du cocktail est sympa… Et en plus le service est gratuit.

Et Copytrack ne se fait rémunérer que si la société réussi à récupérer de l’argent. Alors la commission est de 45% du montant que vous allez payer en tant que voleur.

copytrack

En théorie, le système est simple, facile, logique… Mais, il y a des problèmes…

 

Quand le système se rend complice de la malhonnêteté

Pas étonnant que des avocats se soient lancés sur le business de l’image et de la propriété intellectuelle.  Le business était tentant, autant pour les avocats que pour les photographes. Car il faut bien reconnaître qu’il n’est pas facile de vivre correctement en tant que photographe.

Alors il est facile pour certains d’insérer des photos sur des sites ou les photos sont identifiées comme libre de droit.

Les internautes téléchargent ces photos par centaine et les insèrent sur leurs sites.

Puis le photographe retire la photo du site « libre de droit ». Et demande à PicsRight ou Copytrack de chercher leurs photos. Et là, BINGO… les machines commencent l’envoi de courrier.

Si vous pensez que ceci est faux, vous trouverez des copies d’écran de Copytrack et leur page Facebook qui démontre largement le subterfuge.

Alors tous les photographes ne sont pas malhonnêtes, mais l’automatisation du système ouvre la voie aux excès.

Il faut également noter que parfois le système bug, et que vous pouvez être amené à recevoir une demande pour la même photo, mais de deux clients différents…

Encore une fois, le droit d’auteur doit être protégé, mais la méthode utilisée est plus que discutable.

Le problème, est que normalement un avocat qui va venir vous attaquer pour défendre une personne lésée doit au minimum pouvoir justifier que son client est en effet titulaire du droit dont il se réclame. Hors cela n’est pas le cas ici puisque le système est automatisé, sans vérification de qui est le titulaire du droit en question.

 

La constatation de l’infraction

Un aspect déroutant également de ces procédures est la constatation de l’infraction.

Il semblerait que les sociétés comme PicRights, Copytrack et les cabinets d‘avocats se content d’envoyer uniquement une copie d’écran, et parfois de très mauvaise qualité.

Encore une fois, nous ne sommes pas juristes, mais étant donné l’état du web, et des outils aujourd’hui, nous sommes surpris que le simple envoie d’une copie d’écran puisse suffire.

Généralement, pour faire valoir ses droits en justice, il est demandé au plaintif de faire constater que ses droits sont bafoués.

C’est notamment là qu’intervient l’huissier de justice qui va constater le préjudice subit, et qui cause la faute.

Dans le cas de l’utilisation d’un huissier, alors vous pouvez légitimement vous dire qu’effectivement une réelle procédure est initiée.

A l’inverse, une simple copie d’écran reste tendancieuse…

Car vous pouvez très bien ne plus avoir cette photo sur votre site. Nous avons eu des témoignages en ce sens. Certains bloggeurs ont utilisé une photo pendant un temps très court, puis l’on supprimée et ou remplacer par une autre photo.

Et pourtant Copytrack ou PicRights identifie la photo sur le site. Pourquoi ?

Parce qu’en réalité la page est en cache sur Google. Elle n’est plus sur le site, mais Google n’étant pas passé sur le site depuis la suppression de cette image, il délivre la première page indexée.

Et de nombreux bloggeurs utilisent des plugins de cache sur leurs sites pour les rendre plus rapide et donc délivre à Google une page pré-chargée, mais qui n’est pas la nouvelle page. C’est une erreur de base, mais qui arrive.

Pourtant PicRights ou Copytrack identifie le chemin – l’URL de la photo incriminée.

Oui, mais celle-ci est dans « l’administration » de votre site, et non utilisée en contenu.

Donc on voit bien qu’il y a un problème avec la constatation de l’infraction.

Et comme l’objectif est avant tout de vous faire peur pour que vous payiez, une copie d’écran leur suffit quand en toute bonne pratique, leur procédure devrait être de faire constater l’utilisation par un huissier, et que celui-ci vide également son cache de navigateur pour aller chercher la page réelle.

 

Le problème de l’internet qui se transforme

L’un des autres problèmes du système est que le web change.

Des sites comme Panoramio n’existe plus. Les photos étaient alors insérées sur le site sous licence Creative Commons.

Que se passe t’il si vous aviez utilisé l’une de ses photos librement selon les conditions de la licence libre, mais que maintenant PicsRight ou Copytrack vient vous demander de l’argent pour l’utilisation de cette photo ?

Nous ne sommes pas avocats, mais il nous semble que la bonne foi doit pouvoir primer, quitte à supprimer la photo incriminée. Ou au pire, de s’entendre sur un montant raisonnable d’utilisation qui ne devrait pas excéder la dizaine d’euros car celle-ci était sous licence libre, et le propriétaire de la photo le sait bien.

A défaut, c’est le photographe qui passe du côté obscur.

 

PicRights, Copytrack, et les autres, arnaque ou pas ?

Comme on vient de le voir, la situation est véritablement délicate.

Si vous êtes en tort, volontairement.
C’est-à-dire que vous avez pris la photo consciemment sans rien demander à personne :

  • Retirez la photo de votre site
  • Négociez un prix raisonnable
  • Demandez le pouvoir qui est donné à l’avocat

Si vous n’êtes pas en tort.
C’est-à-dire que vous avez une photo sous licence libre, ou que la photo vous appartient, ou que le robot fait une erreur, alors :

  • Expliquez que vous n’êtes pas en tort et que vous bénéficiez d’une licence libre
  • Demandez le pouvoir qui est donné à l’avocat

Vous pourriez aussi attaquer le cabinet d’avocats en question, le référer au barreau dont il dépend pour des pratiques professionnelles plus que douteuses.

Encore une fois, sans vouloir donner de mauvais conseils – nous ne sommes pas des pro du droit, mais étant donné le modèle économique du système, il ne semble pas fait pour aller faire des procès longs à la décision incertaine.

C’est donc votre chance qu’il faut prendre…

 

Bonne pratiques web d’utilisation des photographies:

Si vous prenez des photos sur internet pour illustrer vos articles, alors assurez-vous que vous utilisez une photo sous licence libre et de respecter les termes de cette licence Creative Commons.

Il existe des dizaines de sites dont les photos sont libres de droit, comme Pexels, Pixabay ou encore Unsplash.

Assurez-vous de prendre la référence de la photo. De sorte que vous pourrez justifier de votre bonne foi si vous recevez une lettre de RightsPic ou Copytrack. Cela vous évitera bien des soucis et du stress.

Si votre site génère du trafic et de l’argent, il peut être intéressant d’aller chercher des photos professionnelles et d’acheter des licences auprès de sociétés comme Getty par exemple. Là encore, gardez bien la référence de votre achat.

 

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